Jidoka : Comment l'utiliser pour garantir la qualité et l'efficacité ?

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Jidoka

Le Jidoka, un concept clé du Lean Manufacturing, représente une approche cruciale pour améliorer l’efficacité opérationnelle et la qualité des processus de production. Issu du fondateur de Toyota, Sakichi Toyoda, le Jidoka vise à arrêter automatiquement la production en cas d’anomalie, contribuant ainsi à garantir une qualité élevée.

Cet article vous guidera pour comprendre :
  • Qu’est-ce que le Jidoka ?
  • Quels sont les principes du Jidoka ?
  • Comment le mettre en place ?
  • Et comment maintenir le Jidoka avec l’implantation de nouvelles technologies ?
Sommaire
Sommaire

Le Jidoka, un concept clé du Lean Manufacturing, représente une approche cruciale pour améliorer l’efficacité opérationnelle et la qualité des processus de production. Issu du fondateur de Toyota, Sakichi Toyoda, le Jidoka vise à arrêter automatiquement la production en cas d’anomalie, contribuant ainsi à garantir une qualité élevée.

Cet article vous guidera pour comprendre :
  • Qu’est-ce que le Jidoka ?
  • Quels sont les principes du Jidoka ?
  • Comment le mettre en place ?
  • Et comment maintenir le Jidoka avec l’implantation de nouvelles technologies ?
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Qu’est-ce que le Jidoka ?

Le Jidoka, au cœur du Lean Manufacturing et l’un des piliers du système Toyota, incarne l’idée d’une “automatisation avec une touche humaine”. C’est ce pilier qui permet de garantir la robustesse de tout processus.
Temple Toyota
Pour bien comprendre ce concept, partons de son origine, lors de l’invention du premier métier à tisser automatisé par Sakichi Toyoda, fondateur de Toyota. Ce métier à tisser était révolutionnaire car il avait la capacité de détecter les fils cassés, interrompant automatiquement la production. A chaque fois qu’un problème apparaît, la machine s’arrête et il faut trouver le problème et l’éradiquer avant de pouvoir redémarrer. Voilà l’idée derrière le Jidoka.
Ainsi, le Jidoka vise à garantir la qualité de la production en intégrant des mécanismes de détection des anomalies dans les processus de fabrication. Son objectif est de permettre une intervention rapide des opérateurs et d’empêcher la propagation des défauts dans la chaîne de production, en résolvant les problèmes directement à la source.
De manière concrète, lorsque qu’un opérateur identifie un problème sur son poste de travail, il peut tirer sur un “cordon Andon” pour signaler l’anomalie. Ce signal active un système visuel indiquant le numéro du poste de travail ayant un problème. Il est alors nécessaire d’intervenir immédiatement pour corriger le défaut.
Andon
Le but du Jidoka, c’est donc de viser le “zéro défaut”, en s’assurant que les produits défectueux sont détectés dès leur apparition. Cette approche proactive vise à transformer chaque problème identifié en une opportunité d’amélioration, instaurant ainsi une culture d’amélioration continue au sein de l’entreprise.
C’est ce type de pratiques qu’on mis en place Toyota dans le Toyota Production System (TPS), ou encore Valeo dans le Système de Production Valeo (SPV), avec un axe sur la qualité totale. Pour découvrir les 5 axes de l’excellence opérationnelle chez Valeo cliquez ici.

Pourquoi le Jidoka est-il si important ?

Le Jidoka, souvent traduit par “Aucun défaut”, se positionne comme un axe central dans l’amélioration de la qualité au sein d’une entreprise. La qualité, définie comme le respect des exigences du client (la voix du client), devient le critère fondamental à préserver. La non-qualité englobe toutes les situations où une non-conformité aux exigences du client se manifeste, que ce soit au niveau du fonctionnement d’un produit, des délais de livraison, etc.
En considérant que chaque relation entre deux postes de travail successifs constitue une relation client-fournisseur, le Jidoka vise à faire avancer uniquement les produits conformes à l’étape suivante. Cette approche marque une différence significative, car introduire de la non-qualité dans un processus génère des coûts additionnels pour l’entreprise, et plus le problème est détecté tard, plus ces coûts augmentent.
Cout de la non qualité
Assurer un contrôle qualité traditionnel n’apporte pas de valeur ajoutée aux yeux du client. En revanche, faire de la qualité signifie produire correctement dès la première fois.
En résumé, appliquer le Jidoka au quotidien se traduit par trois principes fondamentaux :
  • Ne pas recevoir de non-qualité du poste précédent.
  • Ne pas créer de non-qualité à son poste.
  • Ne pas transmettre de non-qualité au poste suivant.
Jidoka
La mise en œuvre de ce principe permet aux entreprises de garantir le développement de produits de haute qualité, avec la détection automatique des produits défectueux tout au long de la production.
L’application du Jidoka répond à de nombreux enjeux. Il permet de :
  • Rendre visibles les dysfonctionnements pour les supprimer.
  • Garantir la qualité.
  • Prévenir du gaspillage.
  • Faire des économies.
  • Professionnaliser les opérateurs et les fonctions supports.
Ainsi, cette technique vise le « zéro défaut ». Elle met en place les conditions d’un risque de non-conformité quasiment nul. L’anomalie ne peut donc pas arriver jusqu’au client, car elle n’arrive même pas en bout de production. La non-qualité est supprimée à la source.

Les principes clés du Jidoka

Le Jidoka, en tant qu’approche proactive de la gestion de la qualité et des processus de production, repose sur quatre principes fondamentaux, déployés pour assurer l’excellence opérationnelle :
Jidoka
  • Détection du problème : Le premier principe du Jidoka implique l’instauration de systèmes de détection visant à identifier les anomalies dès leur apparition dans le processus de production. Ces systèmes peuvent prendre la forme de capteurs, d’alarmes, ou de voyants.
  • Arrêt du processus : Une fois qu’une anomalie est détectée, le Jidoka préconise l’arrêt immédiat du processus de production. Cette mesure vise à prévenir la propagation de défauts potentiels et à éviter que des produits défectueux ne circulent dans la chaîne de production.
  • Signalement et résolution immédiate du problème : Suite à l’arrêt du processus, le problème est signalé aux opérateurs ou aux responsables concernés. Ces intervenants interviennent rapidement sur la ligne de production pour résoudre l’anomalie. Agir rapidement, c’est minimiser les impacts sur la qualité.
  • Résolution définitive du problème : Enfin, pour assurer une efficacité à long terme, le Jidoka vise à identifier les causes racines du problème. Une fois les causes identifiées, des solutions durables sont mises en place pour prévenir la récurrence future du problème. Pour plus d’informations sur ces méthodes et outils de résolutions de problèmes, consultez cet article dédié à la résolution de problème.
Ces quatre principes du Jidoka visent à garantir la qualité, à réduire les défauts, et à instaurer une culture d’amélioration continue au sein de l’entreprise. En adoptant une approche proactive, le Jidoka se positionne comme un levier majeur pour l’excellence opérationnelle et la satisfaction client.

Les 5 leviers pour faire de la qualité et appliquer le Jidoka

Pour assurer la qualité au sein d’un processus de production, plusieurs leviers existent. Voici quelques-uns des moyens clés déployés dans le cadre du Jidoka pour garantir des niveaux de qualité élevés tout au long du processus :
Leviers qualité
  • Standards de travail : Les standards jouent un rôle central dans le Jidoka : on n’améliore rien sans standards. Ils englobent les standards spécifiques au poste de travail, les séquences d’activités préétablies, les formations régulières, le 5S, l’utilisation de bacs rouges pour signaler des anomalies, et encore la mise en place de zones de confinement (zones prison) pour traiter les produits non conformes.
  • Auto-contrôle : Les opérateurs sont dotés d’outils tels que des check-lists et des défauthèques. Ces outils permettent aux opérateurs de surveiller et de contrôler la qualité à chaque étape du processus, assurant ainsi une détection précoce des anomalies et une intervention immédiate. Des matrices auto-qualité peuvent être utilisées pour voir visuellement les lieux d’apparition des défauts.
  • Poka Yoke : Intégré à la conception du produit, du processus, ou des deux, le Poka Yoke est un système qui vise à prévenir la survenue ou la transmission de défauts. Cela se traduit par la mise en place de dispositifs et de mécanismes conçus pour éviter les erreurs dès le départ, renforçant ainsi la robustesse du processus.
  • Autonomation : L’autonomation implique l’arrêt automatique des installations automatisées en cas de non-conformité. L’Andon, un moyen visuel, est utilisé pour signaler précisément le lieu où le défaut est apparu, permettant une intervention rapide pour résoudre le problème.
  • Maîtrise Statistique des Procédés (MSP, Six Sigma) : Ce concept repose sur l’utilisation d’outils statistiques et l’analyse approfondie des données pour garantir la qualité. Il s’articule autour de trois phases : identification des facteurs contribuant à la variabilité du processus, analyse pour éliminer les causes “ANORMALES”, et maîtrise de ces facteurs pour rendre le processus stable. Des outils tels que le diagramme Ishikawa, le brainstorming, le 5 Pourquoi, les représentations graphiques, les lois normales, les cartes de contrôle, et l’évaluation de la capabilité sont intégrés pour optimiser la qualité.
L’utilisation judicieuse de ces moyens contribue à établir des processus robustes et à maintenir des normes élevées de qualité, alignées avec les principes fondamentaux du Jidoka.

Les 5 étapes pour mettre en place le Jidoka

L’intégration réussie du Jidoka dans votre environnement de production requiert une approche méthodique. Voici un guide pratique en cinq étapes pour mettre en œuvre le Jidoka dans votre entreprise de manière efficace :
Jidoka
  • Analyser les processus critiques : Identifiez les processus clés au sein de votre chaîne de production où l’application du Jidoka peut avoir un impact significatif sur la qualité et l’efficacité. Cette étape peut découler d’une analyse de modes de défaillance de ses effets et des criticités (AMDEC), d’un audit qualité, de remontées clients ou de la détection proactive de problèmes opérationnels.
  • Mettre en place des systèmes de détection : Développez des mécanismes robustes de détection des anomalies, tels que l’installation de capteurs, la mise en œuvre de systèmes d’alerte visuelle, ou l’utilisation de logiciels de surveillance en temps réel. Ces dispositifs sont essentiels pour repérer rapidement tout écart par rapport aux normes définies.
  • Définir les standards d’intervention : Élaborez des standards d’intervention clairs pour la gestion des anomalies, détaillant les responsabilités de chaque acteur et les étapes à suivre pour résoudre les problèmes détectés. En parallèle, établissez des standards pour garantir une approche cohérente et efficace à tous les niveaux de l’entreprise.
  • Former et sensibiliser : Assurez-vous que tous les niveaux de l’entreprise, des opérateurs aux membres du comité de direction, comprennent les tenants et aboutissants du Jidoka. Sensibilisez et formez vos équipes à l’importance de la détection précoce des problèmes, encouragez la réactivité face aux incidents, et créez un environnement où les employés se sentent incités à signaler les problèmes et à participer activement à leur résolution.
  • Faire vivre l’amélioration continue : Surveillez régulièrement l’efficacité du système Jidoka, collectez les retours d’expérience, et apportez les ajustements nécessaires pour optimiser la performance. Exploitez les données générées par les systèmes de détection pour analyser les tendances, identifier les sources récurrentes de problèmes, et prendre les bonnes décisions pour favoriser l’amélioration continue.
En suivant ces étapes de manière cohérente, votre entreprise peut bénéficier pleinement des avantages du Jidoka, améliorant la qualité et l’efficacité tout en cultivant une culture d’amélioration continue.

Le Jidoka et le rôle du management

Au cœur du succès du Jidoka réside un système de management robuste, soutenu par des leaders d’équipe compétents et une capacité avérée à résoudre les problèmes au plus près du terrain et avec la méthodologie appropriée. Pour plus d’infos sur ces sujets, consultez l’article sur le Team Leader et l’article sur les méthodologies de Résolution de Problèmes (RDP).
Les pleins potentiels du Jidoka et la capacité à tirer des leçons ne sont pas réalisables avec une approche traditionnelle de “contrôle qualité” en fin de production. Le Jidoka et son intégration au sein du processus de gestion permettent une réactivité immédiate, une compréhension en profondeur des problèmes, et une démarche proactive vers l’amélioration continue.

Maintenir le Jidoka en utilisant les technologies actuelles

Dans le contexte actuel, marqué par des exigences clients de plus en plus personnalisées et où la moindre non-qualité peut engendrer des coûts élevés, l’optimisation des leviers disponibles, y compris l’intégration des nouvelles technologies, devient impérative. Aujourd’hui, la compétitivité joue un rôle crucial, exploiter pleinement les avantages offerts par les avancées technologiques permet de prendre une longueur d’avance et de se positionner comme leader sur le marché.
Bien que le concept de Jidoka ait une histoire qui remonte à plus d’un siècle, son adaptation s’est multipliée de manière significative avec l’avènement de l’industrie 4.0. La tendance croissante à l’automatisation des opérations industrielles grâce aux technologies de production intelligente offre de nouvelles perspectives pour renforcer l’efficacité du Jidoka.
L’intégration des nouvelles technologies dans le cadre du Jidoka présente plusieurs avantages, notamment :
  • Remontée des anomalies : Les technologies modernes permettent un signalement plus rapide et précis des problèmes, une gestion efficace des incidents, et une documentation détaillée des anomalies détectées.
  • Assignation, suivi et conservation efficace des actions : Les outils technologiques facilitent l’attribution, le suivi en temps réel et la conservation des actions entreprises de manière plus efficace.
  • Détection plus efficace de la non-qualité : Les technologies avancées renforcent la capacité à détecter rapidement les situations de non-qualité au sein du processus de production. En utilisant par exemple des moyens visuels associés à de l’intelligence artificielle.
  • Accélération de la résolution de problèmes (RDP) : L’utilisation judicieuse des outils digitaux permet d’accélérer le processus de résolution des problèmes, minimisant ainsi les impacts sur la chaîne de production.
  • Facilitation de la montée en compétence et de l’appropriation des standards : Les technologies émergentes telles que les casques de réalité augmentée/virtuelle (AR/VR) et les tables interactives de travail avec vidéoprojecteur facilitent la montée en compétence des opérateurs et l’assimilation des standards de manière interactive et rapide.
  • Exploitation du potentiel des données avec l’intelligence artificielle : Les technologies basées sur l’intelligence artificielle, comme les modèles de langage tels que ChatGPT parmi tant d’autres), permettent d’exploiter pleinement le potentiel des données pour une analyse approfondie et des conclusions pertinentes obtenues rapidement.
L’incorporation des nouvelles technologies dans le cadre du Jidoka représente une avancée significative, offrant des solutions innovantes pour répondre aux exigences de qualité et de réactivité dans un environnement industriel en constante évolution. Pour choisir et implanter de nouvelles technologies, consultez notre article dédié !
Dans l’ère de l’industrie 4.0, le Jidoka se révèle être un atout majeur, contribuant de manière significative à garantir la qualité et la fiabilité des produits ou services.

JIDOKA : Bien conclure

En conclusion, le Jidoka, en tant que pilier fondamental du Lean Manufacturing, s’impose comme une approche incontournable pour assurer la qualité, la fiabilité, et la performance des processus industriels. À travers son principe fondamental d’autocontrôle et de détection précoce des anomalies, le Jidoka offre des solutions concrètes pour relever les défis de l’industrie moderne.

En adoptant le Jidoka, les entreprises s’engagent non seulement vers la minimisation des coûts liés aux défauts, mais également vers une culture d’amélioration continue. C’est dans cette dynamique que le rôle du management, la formation des équipes, et l’utilisation des données prennent tout leur sens, faisant du Jidoka un levier puissant pour la compétitivité et la pérennité des organisations.
Ainsi, le Jidoka est une réponse agile et proactive aux enjeux complexes de la production moderne, offrant une voie vers l’excellence opérationnelle et la satisfaction client. En intégrant ces principes dans leur ADN, les entreprises peuvent non seulement répondre aux défis actuels mais aussi se positionner comme leader pour réussir dans les défis à venir de manière durable et innovante.

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